Les acouphènes

Un acouphène est défini comme une sensation auditive persistante (bourdonnements, sifflements, etc.) perçue en l’absence de toute stimulation sonore. Les acouphènes, autrefois assimilés à tort à des hallucinations auditives, ont le plus souvent une origine organique consistant en un dérèglement de l’oreille interne.

C’est une URGENCE médicale à traiter le plus rapidement possible si l’on veut que les acouphènes disparaissent. Il faut donc consulter un médecin ORL dans les 24h qui suivent leur apparition.

Ils peuvent apparaître suite à une exposition prolongée aux bruits de forte intensité (suite à un traumatisme sonore), ils peuvent être associés à une perte auditive ou alors apparaître spontanément.

On estime que 10% de la population souffre d’acouphènes mais pour plus de la moitié d’entre eux, ces bruits parasites n’affectent pas leur niveau de vie. En revanche, pour le reste, l’acouphène est un réel handicap qu’il faut traiter par des thérapies douces et par la relaxation. Au jour d’aujourd’hui, nous n’avons pas de solution « miracle » pour supprimer un acouphène. Cependant, il arrive que ce dernier disparaisse spontanément tout comme il est apparu.

En audioprothèse, nous avons des solutions pour diminuer la gêne occasionnée par les acouphènes jusqu’à parfois les faire disparaître.

Dans le cas d’un acouphène associé à une perte auditive
Nous nous occupons simplement de corriger l’audition. Le fait de « réentendre » les bruits environnants va masquer l’acouphène. Le cerveau ne se focalisera plus dessus et avec le temps, il est possible que le bruit parasite disparaisse totalement.

Dans le cas d’un acouphène apparu spontanément ou suite à traumatisme sonore
Nous allons déterminer l’intensité, la fréquence ainsi que le type de bruit (bourdonnement, sifflement, souffle, etc.) que provoque l’acouphène. Nous allons ensuite régler, en fonction des résultats obtenus, un générateur de bruit blanc qui émettra en quelque sorte un souffle dans l’oreille atteinte afin de masquer le bruit parasite. Petit à petit, l’acouphène va diminuer en intensité et l’audioprothésiste baissera en même temps l’intensité du bruit blanc jusqu’à ce que les acouphènes disparaissent totalement. Cela peut prendre beaucoup de temps mais le soulagement est réel.

Nous faisons beaucoup de progrès pour améliorer la qualité de vie des personnes acouphéniques, en espérant un jour pouvoir trouver la solution qui les fera disparaître totalement. En attendant, n’hésitez pas à consulter un médecin ORL, à en discuter avec votre audioprothésiste ou à faire des séances de relaxation. Des associations telles que France Acouphènes apportent un soutien appréciable.

Qu’est-ce que l’acouphène ?

Les acouphènes désignent des bruits ou sons entendus par un patient sans qu’il y ait pour autant de sources sonores dans l’environnement. Phénomène très fréquent, les acouphènes affectent environ 15% de la population générale.

Quelque soit leurs circonstances d’apparition (apparition brutale ou progressive) ou leurs sonorités (tintement, sifflement ou bourdonnement), les acouphènes n’ont dans 95% des cas aucune gravité et signalent simplement l’existence d’un trouble, aussi léger soit-il, à un niveau quelconque du système auditif.

Le retentissement de l’acouphène est très variable, allant de la simple gêne à une intrusion permanente dans la vie des individus. Handicapant dans la vie quotidienne, l’acouphène peut affecter la qualité de vie et provoquer de l’anxiété chez certains individus.

Le saviez-vous ? Les acouphènes ont généralement tendance à s’estomper avec le temps par un processus d’inhibition centrale, nommé habituation. Ce processus de mise à distance peut prendre, selon les sujets, quelques mois à quelques années. Le patient souffrant d’acouphènes apprend progressivement à mettre à distance cette perception parasite, pour l’ignorer, comme il ignore spontanément la plupart des sons de son environnement qui à chaque instant, arrivent à son cerveau, et qui, faute de pertinence avec la situation présente, restent au niveau inconscient.

Ce processus d’habituation intervient, par exemple, chez les personnes habitant à proximité d’une autoroute, et qui parviennent à faire abstraction totalement du bruit des voitures.

Causes des acouphènes

Les acouphènes se divisent en deux catégories :

  • Les acouphènes objectifs peuvent être entendus par le médecin et parfois l’entourage. Ils sont relativement rares (moins de 5% des cas) et s’expliquent généralement par une origine vasculaire (le son audible est provoqué par le passage du sang dans les vaisseaux).
  • Les acouphènes subjectifs sont les plus fréquents des acouphènes. Ils sont inaudibles pour l’entourage et ne peuvent être perçu que par le patient.
    Les origines de ces acouphènes sont nombreuses: problèmes purement mécaniques (e.g bouchon de cérumen), diminution de l’acuité auditive, origine toxique, hypertension, atteinte les voies auditives centrales, exposition prolongée à des sons de fortes intensités…

Devant ce tableau très hétéroclite, il est donc fortement conseillé de consulter un médecin ORL afin:

  • d’établir avec précision la cause de vos acouphènes
  • d’éliminer les rares causes graves de l’acouphènes
  • de s’informer sur les différentes techniques disponibles pour accélérer le processus d’habituation, qui vous permettra d’oublier plus rapidement vos acouphènes.

Traitement des acouphènes

Les traitements actuels ont pour but principal de favoriser les processus naturels d’habituation et de diminuer la perception négative de l’acouphène. Ces traitements peuvent être entrepris à la suite d’une collaboration entre différents professionnels de santé (ORL, neurologues, psychologues, audiologistes).

Deux modalités thérapeutiques indissociables sont proposées au patient:

  • l’acouphène est l’objet d’une dédramatisation au cours d’entretiens informels durant lesquels les mécanismes renforçant la perception de l’acouphène sont expliqués.
  • une thérapie sonore est proposée à l’aide de petits appareils auditifs programmés spécifiquement pour générer une ambiance sonore enrichie et venir masquer partiellement l’acouphène. L’objectif est de perturber artificiellement la perception de l’acouphène pour couper le lien entre l’acouphène et l’émotion. Une fois vidé de son sens, l’acouphène redevient une information insignifiante que le cerveau élimine automatiquement.

Malheureusement, la place des traitements médicamenteux est encore très limitée (seuls deux médicaments ont une autorisation de mise sur le marché) et leurs indications restent très encadrées.

Le saviez-vous? 50% des patients malentendants appareillés disent avoir une réduction significative de leurs acouphènes depuis qu’ils sont appareillés.

Prévention des acouphènes

Quelles précautions prendre quand on a un acouphène?

  • Évitez l’exposition aux sons forts en portant des protections auditives adaptées (bouchons, casque…).
  • Évitez le silence en privilégiant l’écoute d’un bruit de fond ou de musique à faible intensité.
  • Veuillez à ne pas s’isoler et à entretenir des relations sociales soutenues.
  • Évitez la prise abusive d’alcool qui exacerbe l’acouphène.
  • Signalez systématiquement à votre médecin traitant que vous avez un acouphène pour éviter la prescription de médicaments potentiellement oto-toxiques.

Le saviez-vous? Acouphènes des musiciens: la présence d’acouphènes chez les musiciens pose des problèmes particuliers du fait de la fréquence de ce symptôme et du retentissement professionnel qu’il peut engendrer. L’apparition d’acouphènes témoigne d’une souffrance de l’oreille suite à une exposition prolongée à des niveaux sonores trop élevés. Pire, ils constituent un signal d’alerte fort vis-à-vis de la survenue d’une perte irréversible de l’audition. Fait alarmant: les études épidémiologiques démontrent que 17 à 56% des musiciens d’orchestre déclarent souffrir d’acouphènes.

A RETENIR: les musiciens, amateurs ou professionnels, tout comme les travailleurs exposés à des intensités sonores élevées durant de longues périodes, doivent bénéficier d’un suivi auditif et de conseils vis-à-vis du port de protections auditives.

Hyperacousie

L’hyperacousie peut être définie comme une difficulté d’acceptation de sons environnementaux ordinaires, parfaitement tolérés habituellement.

Ce phénomène, impactant 2% de la population générale (mais 20 à 40% des patients acouphéniques), est en général constaté en l’absence de perte auditive. L’hyperacousie se caractérise par une réaction exagérée du système auditif due à une hypersensibilité des voies auditives , et apparaît souvent suite à un traumatisme sonore (concert, travaux, discothèques…)

L’hyperacousie n’est pas à proprement parler une réelle intolérance aux bruits (absence de réflexe cochléo-palpébral), mais résulte d’une focalisation attentionnelle sur les bruits environnementaux, les rendant alors intolérables voir douloureux pour le patient.

L’apparition d’une hyperacousie doit conduire à une investigation clinique réalisée par un médecin ORL en première intention, de façon à préciser la cause de ce symptôme . Un traitement pourra ensuite être proposé. La prise en charge consiste en la mise en place de bruiteurs auditifs par un audiologiste.

L’objectif des bruiteurs est double :

  • à court terme, il permet de diminuer le contraste des bruits impulsionnels. (les bruiteurs sont perçus par les patients comme étant un « matelas sonore »).
  • à long terme, il provoque une inhibition de l’attention portée aux sons et probablement une ré-organisation des voies auditives.